ven 25 Sep 2015
20 h 30@ GRAN LUX - 11 bis rue de l'égalerie - Saint-Étienne
SOIRÉE EXTRÊME CINÉMA :
- THE TOXIC AVENGER de Samuel Herz & Lloyd Kaufman
- BRAINDEAD de Peter Jackson
>>> Séances présentées par Frédéric Thibaut,
programmateur du festival Extrême Cinéma
organisé par la Cinémathèque de Toulouse
programme complet : http://granlux.org/sectionprog/programme.html
vendredi 25 septembre 2015
20.30 The Toxic Avenger
22.30 Braindead
Et pour réjouir vos oreilles et guiboles :
Punk rock saved my life Sound System
PAF : 1 film : 5 € / 2 films : 7 €
adhésion à l’association 2015 obligatoire : 2 €
THE TOXIC AVENGER
États-Unis – 1984 – 35 mm – couleurs – VF – 1h22.réalisation : Samuel Herz, Lloyd Kaufman
avec : Mitch Cohen, Andree Maranda, Jennifer Baptist, Mark Torgl, PatRyan, Robert Prichard…
Copie issue des collections de la Cinémathèque de Toulouse.
Depuis maintenant une bonne trentaine d’années, la firme Troma arbore fièrement son étendard aux couleurs de l’indépendance. Connue pour ses débordements trash, sexy et gore, la société, créée par l’excentrique Lloyd Kaufman et le très discret Michael Herz, déverse sur le marché des tombereaux de séries Z plus ou moins réussies, bien évidemment fauchées mais toujours irrespectueuses. Le produit Troma type reprend le schéma des films d’horreur des années cinquante auquel se mêle une bonne dose de sarcasme et de débordements de violence graphique qui ont fait le succès de la compagnie. Le tout saupoudré d’un zeste de commentaire social à la naïveté déconcertante. Bien évidemment The Toxic Avenger n’échappe pas à ces préceptes. Mieux puisqu’il en est à l’origine. Après quelques essais infructueux derrière la caméra, Lloyd Kaufman imagina en 1984 le personnage qui allait devenir l’emblème de sa société : Melvin Junko plus connu sous le nom de Toxic Avenger. Ce faisant, Kaufman proposait ce qu’aucun studio américain ne pouvait donner en ce temps là. À savoir un film de super héros parodique, potache et sanglant jusqu’à l’excès. Puisque The Toxic Avenger ne respecte rien. Ni les enfants, ni les chiens, ni les vieilles dames. Mais rassurez-vous, les méchants seront bien châtiés de la plus violente des manières. Ébouillantés, broyés, démembrés, écrasés et énucléés. Au final, trois décennies après sa réalisation, The Toxic Avenger reste un bon croc-enjambe aux envahissants héros en collant qui pullulent sur les écrans.
BRAINDEAD
Nouvelle-Zélande -1992 – 35 mm – couleurs – VOSTFR – 1h44.
réalisation : Peter Jackson
avec : Timothy Balme, Diana Penalver, Elisabeth Moody, Ian Watkin…
Copie issue des collections de la Cinémathèque de Toulouse.
Aujourd’hui, on ne présente plus Peter Jackson. Rarement un metteur en scène aura atteint une telle notoriété grâce notamment à sa trilogie du Seigneur des Anneaux. Il en allait tout autrement en 1992 lorsque Jackson accoucha de son Braindead qu’il voulut comme le film le plus gore de tous les temps. Avant cela le réalisateur néo-zélandais s’était rendu responsable de Bad Taste (1987) et de The Feebles (1989). Adulés par une poignée d’aficionados, ces deux extravagances saignantes enfonçaient les barrières du bon goût avec une maladresse, touchante pour les uns et proprement insupportable pour les autres.
Avec Braindead, Jackson passait la cinquième. Si le scénario de cette grande oeuvre tient largement sur un ticket de métro — un jeune homme timide flanqué d’une mère possessive tente de juguler maladroitement une invasion de zombies —, en revanche l’énergie déployée par le jeune réalisateur d’à peine trente ans laisse pantois. Le moins que l’on puisse dire est que Braindead démarre sur les chapeaux de roues et s’achève sur les chapeaux de roues.
Affranchi de toute logique dramatique, Peter Jackson multiplie les situations cocasses, les amplifie grâce à un évident sens de la démesure pour, au final, rendre un hommage conscient ou inconscient à la comédie splastick des années vingt, un temps où le cinéma savait se taire. À l’arrivée, une tarte à la crème sanguinolante qui sera très mal accueillie par une critique peu sensible à rire devant une oreille coupée trempant dans de la crème anglaise.